Chirurgie dermatologique et reconstruction du visage : le rôle central du chirurgien maxillo-facial
- Dr Romain Massé

- il y a 9 minutes
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La chirurgie dermatologique est une discipline médicale essentielle dans la prise en charge des lésions cutanées, allant des tumeurs bénignes aux cancers cutanés. Au-delà de l’exérèse, la reconstruction joue un rôle fondamental, en particulier dans les zones visibles comme le visage. C’est dans ce contexte que le chirurgien maxillo-facial (CMF) intervient comme un acteur majeur, combinant expertise oncologique, anatomique et esthétique pour garantir un résultat optimal.

Les enjeux de la chirurgie dermatologique
Les indications incluent :
Lésions bénignes : kystes, lipomes, naevi.
Cancers cutanés : carcinomes basocellulaires, épidermoïdes, mélanomes.
Lésions précancéreuses : kératoses actiniques évolutives.
L’objectif est double :
Éradication complète de la tumeur avec des marges adaptées.
Préservation esthétique et fonctionnelle, en particulier au niveau de la face, du cou, des lèvres, des paupières et du nez.
La reconstruction : un défi esthétique et fonctionnel
Après l’exérèse, la reconstruction doit tenir compte :
Des lignes de tension cutanée pour minimiser les cicatrices.
Des reliefs anatomiques (nez, paupières, commissures labiales).
De la mobilité et des fonctions (occlusion palpébrale, phonation, mastication).
Les techniques incluent :
Suture directe pour les petites pertes de substance.
Lambeaux locaux ou régionaux
Greffes cutanées pour combler des zones dépourvues de peau adjacente disponible.
Reconstructions complexes pour les pertes de substance majeures.
L’apport spécifique de la chirurgie maxillo-faciale
Le chirurgien maxillo-facial possède une expertise unique dans la région cervico-faciale, qui lui confère un rôle clé dans la chirurgie dermatologique complexe :
1. Connaissance anatomique approfondie
Maîtrise des structures nobles (nerfs, artères et veines, conduits lacrymaux, glandes salivaires).
Préservation des fonctions (sourire, fermeture palpébrale, phonation).
2. Compétence en reconstruction esthétique
Conception de lambeaux locaux sophistiqués pour obtenir un résultat esthétique optimal.
Prise en charge des reconstructions après exérèses étendues.
3. Gestion des cas complexes
Cancers cutanés infiltrants, récidivants ou atteignant des structures profondes (nez, orbite, mandibule).
Association avec des gestes osseux ou implantaires si nécessaire.
4. Approche multidisciplinaire
Collaboration avec dermatologues, plasticiens et oncologues.
Intégration dans des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP).
Quand adresser à un chirurgien maxillo-facial ?
Lésions situées en zones esthétiques ou fonctionnelles du visage et du cou
Cancers nécessitant une chirurgie élargie.
Reconstructions complexes après exérèses larges.
Conclusion
La chirurgie dermatologique dépasse largement le simple geste d’exérèse : elle nécessite une expertise en reconstruction et en esthétique, particulièrement dans la région cervico-faciale. La chirurgie maxillo-faciale apporte une valeur ajoutée considérable en garantissant la sécurité oncologique, la restauration fonctionnelle et l’harmonie esthétique, au bénéfice du patient.




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